Pour Patricia Eloy-Veltin et Alain Adam
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Pour Valérie Dumont-Sudre
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Les Chroniques du Poisson Pilote n°15
n u m é r o 1 5
Dans ces temps odieux, ces temps de grands flux migratoires, de désastres humains, ces temps d'une générosité qui à peine annoncée se rétracte, ces temps de corps éteints jonchant les plages face à des touristes que tant d'impudeur indispose, ces temps d'abois fascistes et de vociférations religieuses, ces temps sinistres où le premier imbécile (un frère, un semblable, en quelque sorte) se sent autorisé à vomir sa bile en guise d'opinion, je reste dans cette idée que le faible et le menacé doivent être secourus, qu'il n'y a aucune dignité dans le rejet même si l'on sait que l'hospitalité ouvre aussi la porte aux rats. C'est et cela a été ainsi de tout temps, il a toujours été plus facile de duper un homme de bonne volonté qu'une crapule. Je reste, à l'écart de l'angélisme et des exaltations chronométrées, un fervent adepte de la bonne volonté. Le monde des uns se déchire, est piétiné, saccagé, celui des autres est en proie au doute, d'autres mondes encore se recroquevillent et cognent ou ignorent et folâtrent. Un fait les relie : des menaces, lourdes comme des enclumes, s'accumulent au-dessus de nos têtes, qu'on se voile la face ou qu'on ouvre les yeux, nous entrons tous dans des ères très problématiques, dans des temps convulsifs dont nous ne sortirons pas indemnes. Mais rien n'est en mesure de m'écarter de ma quête artistique. Ma curiosité est plus sensible, plus éveillée que jamais.
D I A N E M E U N I E R
Je commence à découvrir lentement son oeuvre. Je laisse d'abord une adresse pour lui rendre visite :
https://www.facebook.com/diane.meunier.5
Je suis emporté dans ses abstractions aériennes, originales, fluides, festives et folles. Ses fragiles et superbes édifices de vent et de lumière me touchent et m'enchantent. Calicots, bannières, ficelles, tout un monde de légèreté altière, enivrante. La couleur y vit en essaims intenses, allègres, poétiques. J'aime l'allégresse du trait, sa nervosité adroite, son empressement habile. Un univers de dédales et de labyrinthes pavés de couleurs qui se chevauchent achève de nous désorienter heureusement, de nous égarer pour notre bien. J'aime les poèmes-affiches et celui-ci, qui dit assez bien, l'univers de l'artiste.
J'ai besoinj'ai envied'un monde lointaininconnu et perdud'un monde mystérieuxfantastiqueharmonieuxexquis etinexploitéJe reviendrai sous peu dans l'univers bienfaisant de cette femme arc-en-ciel, femme ruche oxygénée à l'haleine des fleurs et des papillons inventés.
C a t h e r i n e R é a l l a n d
Voici un formidable coup de coeur et de foudre. La première oeuvre aperçue, de la série des Mamacitas, m'a cueilli comme une fleur, tendrement, imparablement. J'ai le goût de cette rare simplicité, de cet accès à la poésie picturale, de ce raccourci vers l'essentiel. Autant de délicatesse, autant d'humanité, autant de tendresse, Catherine Réalland fait resplendir l'humilité. Elle lui donne un visage avenant, irrésistible. Donnons, pour l'amour de l'humanité comme dit Don Juan, quelques accès à l'oeuvre de la peintre française :
https://www.facebook.com/realland.art?pnref=storyhttps://vimeo.com/77293037Je vous recommande de visiter l'oeuvre, c'est un recueil rare où la bienveillance et la beauté sans fard se rencontrent et s'entendent. J'aime les paysages peints à l'huile essentielle de paysages, ces natures mortes enflées de vie et, superbe événement poétique, la merveilleuse série des Mamacitas.
G i a n n i P o n t i r o l i
Je tombe sur ce merveilleux portrait du Chilien considérable, Pablo Neruda, que j'aime et que je trouve ici merveilleusement représenté. Je suis ému en rencontrant sous cette forme, dans ces couleurs célestes, l'auteur du Chant Général et des Vingt Poèmes d'amour et une chanson désespérée. Pour découvrir l'oeuvre du peintre italien :
https://www.facebook.com/gianni.pontiroli
Je prends congé, je rentre
chez moi, dans mes rêves,
je retourne en Patagonie
où le vent frappe les étables
où l'océan disperse la glace.
Je ne suis qu'un poète
et je vous aime tous,
je vais errant par le monde que j'aime :
dans ma patrie
on emprisonne les mineurs
et le soldat commande au juge.
Mais j'aime, moi, jusqu'aux racines
de mon petit pays si froid.
Si je devais mourir cent fois,
c'est là que je voudrais mourir
et si je devais naître cent fois
c'est là aussi que je veux naître
près de l'araucaria sauvage,
des bourrasques du vent du sud
et des cloches depuis peu acquises.
Qu'aucun de vous ne pense à moi.
Pensons plutôt à toute la terre,
frappons amoureusement sur la table.
Je ne veux pas revoir le sang
imbiber le pain, les haricots noirs,
la musique: je veux que viennent
avec moi le mineur, la fillette,
l'avocat, le marin
et le fabricant de poupées,
Que nous allions au cinéma,
que nous sortions
boire le plus rouge des vins.
Je ne suis rien venu résoudre.
Je suis venu ici chanter
je suis venu
afin que tu chantes avec moi.
( extrait du Chant Général)
Deuxième collaboration avec Marie-Françoise Hachet de Salins
Artiste plasticienne : Marie-Françoise Hachet de Salins - Poète : Denys-Louis Colaux
Ange de l’encrier
Longtempsaux côtés du silenceen lui tenantmaintenant la main l’attache de l’âmeen consolantce coffre de violeprivé d’archetje dorsd’un sommeil d’encre parmi ces mots qui semblentattendrela patiente révélation du livreet le plongeon de la bouteille dans les longs aléas de l’eau
14 août 2015
Photos (saisons - 14)
Les Chroniques du Poisson Pilote n°15
n u m é r o 1 5
J O S É S A B O G A L
Je découvre ce peintre péruvien, José Sabogal (1888-1956). Pour présenter l'artiste, je reproduis des extraits d'un article de L'Express dont voici les références :
Sabogal (1888-1956) "est une des figures majeures du mouvement indigéniste péruvien", indique à l'AFP Natalia Majlouf, directrice du Musée d'Art de Lima (MALI) et commissaire de l'exposition qui regroupe, réunies pour la première fois, quelque 300 œuvres du peintre.
Le courant politique et culturel de l'indigénisme lancé au début du XXe siècle se proposait - un siècle après l'indépendance du pays en 1821 - de redéfinir la "péruvianité" en y intégrant l'héritage indigène, foulé aux pieds par la conquête et la colonisation espagnoles.
Bien avant la photographie, la télévision ou le tourisme, Sabogal déroule les images de la richesse et de la diversité du Pérou pour des contemporains qui découvrent avec sa peinture leur propre pays.
Les imposants portraits en pied de notables locaux et de leurs épouses en habits traditionnels, les scènes de la vie quotidienne, les artisans, les animaux - dont une série sur les lamas - les paysages de la Cordillère ou du littoral Pacifique, les barques du lac Titicaca ont été "des images accueillies comme venant d'un pays exotique", avait relevé le propre Sabogal.
Reconnu comme "le maître de l'authenticité", il est "avant tout le premier peintre péruvien", comme le décrivit son contemporain, chef de file d'un mouvement indigéniste radicalisé, l'écrivain marxiste et fondateur du Parti communiste péruvien José Carlos Mariategui.
José Sabogal, originaire de la province de Cajamarca (nord) voyage tout jeune en Europe puis en Argentine et au Mexique où il s'inspire des grands peintres et muralistes de l'époque. "Sabogal est en quelque sorte un (Diego) Rivera mineur d'Amérique du Sud", indique Natalia Majlouf.
Le peintre effectue un long séjour à Cuzco, la capitale de l'ancien empire Inca qu'il peint sous tous les angles.
Sa première exposition à Lima (1919) fait sensation et lui apportera immédiatement succès et reconnaissance mais aussi critiques et dédain de ceux qui le surnomment "le peintre des indiens".
Professeur puis directeur de l'école des Beaux Arts de Lima, il meurt en 1956, non sans avoir formé toute une génération d'artistes péruviens et amassé une oeuvre prolifique mais considérée ensuite comme datée, "justement parce que très identifiée à l'indigénisme et reléguée dans l'histoire de l'art en général", estime Gérard Borras directeur de l'Institut français d'Etudes andines de Lima.
"Le génie de Sabogal, c'est de produire de l'art qui va au delà de l'aspect militant d'une époque", dit-il à l'AFP. La rétrospective permet également de découvrir d'autres facettes de sa peinture, dont une série de portraits d'écrivains, de syndicalistes, d'élégantes de la haute société de la Lima créole des années 30 et 40, ainsi que des peintures murales, des xylographies, des aquarelles, des poteries. (...)
"Sabogal a su construire une image de la nation et particulièrement du monde indigène au Pérou au XXe siècle qui a perduré jusqu'aux années 1980, lorsque cette image s'est fissurée en raison de facteurs sociaux et politiques, des mouvements armés, des changements urbains comme la migration andine vers les villes", termine Natalia Majlouf.
Suite poétique de Jo Hubert
Suite de poèmes de JO HUBERT
https://www.facebook.com/jo.hubert?fref=tshttp://johub.blogspot.be/Poèmes, illustrations et photographies : Jo Hubert
Lettre ouverte à un amant de passage
Je transpirais comme un secreten ce temps-làlorsque j'inventaissonnets et sornettesà dormir partoutà coucher assise ou deboutavec n'importe quin'importe quoien ce temps-là. Fais voir ta gueulemon mignonmon minou d'amourmon morpionmon scorpionmon scorbutmon espionmon pignon de pinmon quignon de pain... Rassis ! Ton âme s'évaporepar tous les poresde ta vertu.Tu m'exaspèresde tes prièrestes impromptusà la lèche-moi le cul. Tu baises outu te branlesmon capitaineet tu marinesdans ton jus. T'auras beau faireje ne mange pasde ce sperme-là. Tu titubesdans le noiret tu te cognes les tibiasà la baignoire. Tu me débectesne le vois-tu pas ?Quand te décideras-tuà lever le campappeler un taxià vider les lieuxque je puisse changer les draps ? Pourquoimais pourquoije fais ça ? Habituéedes lendemains qui dégrisentet des bains à n'en plus finirj'ai beau ouvrirportes et fenêtresle relent est toujours là il faut que je cache tout çaà mes enfantsqu'ils ne sachent pasquelle belle salope est leur mèrequi baise avec les rats-dégoûtsles pourritures d'ici-bas. Oublier tout ça au plus vitel'enterrer comme fait le chatgrattant des pattes de derrièrefaisant comme cicomme sitout çan'existait pas.A la radiodans le lointainle son égrotant d'un tangoargentin agonisant. Abandonnée au bandonéonbadigeonnéeau bleu de Méthylènej'aurais voulu être une femmeet non cette enfant défloréefourrée dans la lessiveuseavec la poudre optiquequi ôte jusqu'aux tachesles plus tenaces. J'avais envied'une glace panachée vanille-pistachec'était une consolationd'y pensertandis que j'étais lessivée. Tante Alice a les dents qui saignentelle les brosse dans l'évierde la cuisine. Mon cousin Bernardest mort à quinze ansles dos ouvert sur les rochersdu bas-côté de la routele long de l'Ourthe. Chez Tante Alicele grille-painsent si mauvaisque je cours me blottirdans l'escalierà mi-chemin entre le solet le palier. A mes côtésune ombre claire.
Là-haut nichaientdes oiseauxje crois bien que c'étaientdes hirondellestêtes penchéesagilesregards en coin Sur l'escarpolettede fortunecordes nouéestête penchée moi aussij'ai la nauséej'ai vomi.
Crédule
Tu as cruà l'échancrure de l'aubeplaie ouverte du petit matinvers la droite du quaien attendant le train. Tu as cruau soleil aiguiséà sa brûlure méridienneà la cicatrice rougequ'il laisserait sous ta paupière. Tu as cruà l'hématome violetmarquant le dernier roundde ton combatdu jour. Le ciel renie ses promesses :la pluie a zébré les carreaux. Crapule !CHRONIQUES DE LA CAROTIDE OUVERTE 2
Dans le lit voisinelle souffreToute la nuitelle gémitelle prie elle ditJe veux mourir je compatis. Mais une voixdu tréfonds de ma fatiguelui crie en silenceCrève !Vieille peau ridéechairs flétriesyeux – chasse yeux -traits brouillés sans expressiondocilité patente. Sourire édenté béatelle obtempèresi on lui dit de se laverelle se lave. Si on lui dit d'avalerles piluleselle déglutit audiblementaimablement.Mais un comprimé à la foistombe à côté de sa bouchedans le tiroir juste au-dessous.Quand elle a finielle fait Aaaaahhhh !C'est par l'Aaaaahhhh !qu'on trompe son monde. La nuit venueelle ne dort pas.Une main recouvre son sexeelle se fait du bien, ah !pour tout le mal qu'on lui a faitdans la journéepiqûrestorsionsexamens invasifs et incursifsde routineau dire de ceux qui les infligent. C'est une vieille inoffensiveimmobile quand on la regarde. C'est un chaudron de pure colèrequi fait bouillir son corps briséqui la fait se hisser et ramperentre deux rondes d'infirmièresvers la sortievers l'airvers l'hiververs le risque acceptévers la délivrance espérée. Tu devrais voir :le plafond blanc et une grosse mouche noire qui s'en envolepour se poser contre la vitreet bourdonner. Ça, c'est dans la chambre. Dans le couloir des infirmièresça bourdonne aussi. Le discours de la mouche est plus simple à comprendre.L'Omertac'est ici. Les oligarques diplômésont l'exclusivitéde la parole. Les autresles sous-fifresaffichent des airs entendus. Ils exécutent. Si ça suffit à faire leur bonheur...Parfoiselles consentent à parler d'elles :quelques mots de leur quotidienla vie durela vocation qu'elles ont perdue restent fatigue et amertume.Ça sonne juste. Dès qu'il s'agitd'aborder le sujetde leurs patients et de leurs mauxça sonne faux. Cloche fêlée corne de brume.
Aphorismes
Au rendez-vous de la mort
Illustrations : Félicien ROPS
Mourir n’est pas un problème, c’est à la portée du premier venu.
Pierre DESPROGES
Chaque fois que j’étrangle la mort, je sens mon cœur se serrer.
Sans jamais applaudir, en évitant d’agiter des drapeaux, je tolère assez bien la mort des gens que je déteste.
Je reconnais l’éternité à son odeur de charogne.
Ressuscité après quelques jours de décomposition, Lazare faisait un lépreux très présentable.
Rien comme un dos humain ne me fait songer à une stèle.
L’idée du suaire ne m’emballe guère.
L’agonie est un genre de toboggan sans joie.
A la vitesse où les choses progressent, bientôt la vie et la mort seront vaincues.
La mort n’a pas plus d’avenir que l’humanité.
Les arbres, voilà des gens qui savent mourir.
La mort est ce remède universel qui vient à bout de toutes les maladies.
Mitterand était en avance sur son temps, dès la cinquantaine, il avait une vraie tête de mort.
La plupart d’entre nous mourront avant que tout ne soit mort.
La mort est essentiellement un aliment.
Refusez la mort, mangez des animaux vivants.
La leçon de philosophie que ce serait de prendre son repas sur une table d’autopsie.
A mon enterrement, je ne veux être suivi que par des morts.
Il n’y a de sage-femme que la faiseuse d’anges.
Plus même un fantôme, le poète désormais est un intermittent du spectral.
La mort est une façon d’aérer la durée.
Je suis favorable à la torture et à l’exécution de la peine de mort.
On peut, si on s’applique, mourir d’amour mais on meurt plus aisément d’un infarctus.
La Belgique est la traduction géographique de l’agonie, la mort sera son point culminant.
Il paraît qu’au Panthéon, on hésite à passer l’aspirateur.
En Italie, pays foutrement drôle, on peut lire à la fenêtre du corbillard : pericoloso sporgersi.
Ce sont les souliers vernis qui remplissent le mieux la fonction de pompes funèbres.
Il y a des jours où l’on mourrait très volontiers.
Pourquoi sceller la bière, le locataire ne risque pas de fuir.
Personne ne résiste à la pelle du fossoyeur.
Sans un insistant problème de myopie, j’aurais fait un très honnête tueur à gages.
Quand on comprend combien on se fait chier sur les rives de l’éternité, on hésite à s’y baigner.
Le sarcophage précède de quelques millénaires l’invention de la boîte de conserve.
La mémoire est une main qui tâtonne sous l’enseveli.
C’est une grande preuve de courtoisie de ne pratiquer l’autopsie que sur des gens morts.
Rien comme la layette ne fait songer au linceul.
Les dieux puent le bûcher, les viscères ouverts, l’explosif artisanal et la bombe atomique.
La publication de mon faire-part de décès se limitera à un prière d’incinérer.
Par un formidable effet d’aimantation, les chrysanthèmes attirent les cadavres.
De son vivant, François d’Aix était déjà connu sous le nom de père Lachaise.
Je comprends mal qu’on assassine si peu d’huissiers.
L’histoire de l’humanité nous apprend que partout et en tout temps l’homme est un étron pour l’homme.
Un grand nombre de personnes rechignent à mourir.
Résistez, je vous prie, et jusque dans la mort, à la détestable tentation de l’honorabilité.
Quand la fumée est blanche, c’est que le pape est bien sec et se consume sans problème.
Le cimetière est la cantine des asticots.
Mon grand-oncle comparaît toujours son veuvage à la libération de Paris.
Dieu est mort, affirme Nietzsche, Nietzsche est mort, ne puis-je m’empêcher de rétorquer vainement et moi-même, je ne me sens pas très bien.
Mourir, c’est prendre rendez-vous avec rien ni personne, c’est un peu la vie qui se perpétue.
Pour en finir avec la mort, je voudrais être inhumé dans un livre de Jean Giono.
L’autre jour, errant dans le cimetière de Francfort, je tombe sur cette inscription hilarante : In Memoriam Alois Alzheimer.
Aujourd’hui, en raison de l’inconfort de la position, même les plus fervents catholiques hésitent à mourir crucifiés.
Daesh lave plus rouge.
Tout n’est qu’illusion, la mort seule ne se dément jamais.
Laissons l’accident se produire avant de déterminer la place du mort.
Les paons meurent en public.
Aux Etats-Unis, il faudrait contraindre le flic blanc à porter la cagoule du KKK.
Sans être irrémédiablement attaché à la vie, je préfère l’omelette norvégienne à la roulette russe.
Pour éprouver la loyauté des parents et des proches, je bâtirais tous les cimetières en haut du Golgotha.
Michel Dardenne est mort, ce n’est pas un scoop de première fraîcheur mais ça reste une excellente nouvelle.
Très entiché de porte-bonheur, je préfère les pendus aux noyés.
Tous les morts entrent dans le néant par la même absence de porte.
Je suis prêt à parier que le soldat inconnu savait qui il était.
Il y a des deuils sous lesquels on s’affaisse.
Ci-commence à gésir, hélas sans hâte, Jean d’Ormesson, horrible pipelette du PAF.
Cette année, le championnat du monde de suicide ne sera plus accessible aux malades mentaux.
Mozart dans une fosse commune ordinaire et André Rieu toujours vivant et applaudi !
Je ne suis pas résolument hostile à la nécrophagie mais je veux choisir moi-même mes aliments.
Quand je m’assois, je regarde toujours si la chaise n’est pas électrique.
Ce jeudi, pas même un poisson à l’enterrement de la mer Morte.
Vaincu par la passion du jeu, je signe désormais les éloges funèbres de personnes que je ne connais pas.
Je voudrais pas crever sans avoir relu Vian.
La crémation est une preuve qu’on ne rétrécit pas qu’au lavage.
On peut avoir été un vrai con toute sa vie et faire un honorable fossile.
Comment, quand comme moi on ne pratique pas le langage des signes, faire comprendre à un sourd-muet qu’il est mort ?
Etre incinéré ? Je ne suis pas très chaud, mais cuit au court-bouillon, je ne dis pas non.
Qu’il en aille désormais des auteurs comme des livres : pas de clients, au pilon !
Avant de mourir, il paraît qu’on devient furtivement l’archéologue de ses propres vestiges.
Une illusion, quand elle meurt, pourrit et empeste au fond de l’âme.
J’aimerais qu’on dispersât mes cendres dans les lacets du mot ruisseau.
Laissons un beau testament blanc.
Soutenez 15 militants angolais des droits de l'homme incarcérés arbitrairement
APPEL A LA SOLIDARITÉ
Manifestez-vous contre l’incarcération arbitraire de 15 militants angolais
Consultez et signez cette pétition
Quinze militants des droits de l'homme et activistes Angolais emprisonnés depuis trois mois entament une grève de la faim. Ce sont des pacifistes incarcérés pour divergences d'opinions avec un pouvoir établi depuis 36 ans. La divergence d'opinion est en Angola qualifiée de tentative de coup d'état. De grâce, cette injustice est intolérable. Manifestez-vous. Lisez la pétition et les articles connexes, signez. Consacrez quelques minutes à quinze êtres humains en grand danger. Après 3 mois de prison quelques activistes ont commencé une grève de la faim. Aidez-nous à les protéger !
Voici le contenu de la pétition
(traduction à l'usage des francophones)
Les activistes politiques et militants des Droits de l’Homme Henrique Luaty da Silva Beirão, Manuel Chivonde (Nito Alves), Nuno Álvaro Dala, Afonso Mahenda Matias (Mbanza Hanza), Nelson Dibango Mendes dos Santos, Itler Jessy Chivonde (Itler Samussuko), Albano Evaristo Bingocabingo, Sedrick Domingos de Carvalho, Fernando António Tomás (Nicolas o Radical), Arante Kivuvu Italiano Lopes, Benedito Jeremias, José Gomes Hata (Cheick Hata) et Inocêncio António de Brito ont été arrêtés par les forces de sécurité angolaises le 20 Juin à Luanda (capitale d´Angola).Ils se rencontraient à l´occasion d´une réunion pour discuter des sujets politiques et de gouvernement. Quelques activistes n´étant même pas présent s à cette réunion ont été emmenés en prison. Domingo Cruz, étudiant et journaliste, a été arrêté le 21 Juin, ainsi que Osvaldo Caholo, le 24 Juin.Le Ministère de l'Intérieur du pays a publié une déclaration publique le 20 Juin informant que les militants arrêtés se préparaient pour perturber l'ordre public du pays et la sécurité publique. Les forces de police ont effectué des recherches sans mandats et ont saisi, ordinateurs, documents, et caméras dans les résidences de certaines des personnes qu'ils soupçonnaient d'être impliquées avec la réunion. Le décret par le Bureau du Procureur Général a imposé un régime d'isolement sur les militants du 26 Juin qui les empêche d'avoir des contacts avec leurs avocats, famille et amis pour une période de 10 jours.
L'Ange de l'Encrier (avec Marie-Françoise Hachet-de Salins)
L ' A n g e d e l ' e n c r i e r
Illustrations, gravure et composition : Marie-Françoise Hachet de SalinsPoème et transcription : Denys-Louis Colaux